À Madagascar, donner la vie est encore trop souvent un risque. Pour les femmes des zones rurales, l’accouchement s’apparente à une épreuve où chaque complication peut virer au drame. L’accès aux soins reste fragile, les infrastructures médicales sont éloignées, et le suivi prénatal trop limité. Chez UNIMA, nous avons fait le choix d’agir, et ce, depuis plus de trente ans.

Dès les années 90, nous avons posé la première pierre d’un système de santé structurant en construisant le premier dispensaire du village de Besakoa. À l’époque, les soins médicaux étaient quasi inexistants dans la région. Ce premier établissement a marqué le début d’un engagement concret : bâtir, équiper, et former pour que chaque naissance soit prise en charge avec sérieux. Depuis, nous avons développé un réseau de 10 dispensaires, 2 centres de santé et une infirmerie publique, des infrastructures qui font aujourd’hui la différence pour des milliers de familles.

L’Unité Mère-Enfant de Besakoa : un tournant

En 2022, nous avons franchi une nouvelle étape avec l’ouverture de l’Unité Mère-Enfant (UME) de Besakoa. Avant, les accouchements complexes n’avaient d’autre issue que l’évacuation sanitaire vers des centres éloignés, une option souvent incertaine et dangereuse. Aujourd’hui, les mères accouchent sous surveillance médicale, avec des équipements modernes et un personnel qualifié.

Cet établissement est devenu une référence régionale pour les soins périnataux. Il permet un suivi avant, pendant et après l’accouchement : consultations prénatales, échographies, accompagnement nutritionnel, prise en charge des prématurés, vaccination… Un maillage de soins indispensable pour réduire la mortalité maternelle et infantile.

En deux ans et demi, les résultats sont là : 

• 260 nouveau-nés pris en charge
• 25 prématurés sauvés grâce aux couveuses et à la réanimation néonatale
• Une diminution notable des complications post-accouchement
• Et plus de 9 500 consultations ! 

Derrière ces chiffres, il y a des histoires. Comme celle de Mitia, née prématurément à 31 semaines avec un poids de 1 495 grammes. Il y a quelques années, elle aurait eu peu de chances de survie dans un environnement non médicalisé. Grâce aux soins intensifs de l’UME, elle a passé quatre semaines en couveuse et a bénéficié de la méthode Kangourou. Aujourd’hui, elle est en pleine santé.

Ou celle de Lailah, née avec un retard de croissance intra-utérin à 1 250 grammes. Elle a été prise en charge dès les premiers instants et a bénéficié d’un suivi rigoureux. Un an et demi plus tard, elle grandit normalement.

Un partenariat structurant avec PICARD

Renforcer notre impact exige des moyens et une vision sur le long terme. En 2020, nous avons noué un partenariat avec PICARD, acteur engagé à nos côtés pour améliorer l’accès aux soins des populations rurales. Grâce à ce soutien, l’Unité Mère-Enfant de Besakoa a vu le jour et continue de fonctionner avec des équipements adaptés et un personnel formé. Ce partenariat permet également d’assurer un approvisionnement régulier en médicaments, distribués gratuitement ou à prix coûtant aux patientes.

Continuer à bâtir l’essentiel

Les progrès sont réels, mais le besoin demeure immense. Chaque jour, nous voyons les bénéfices concrets d’un accès facilité aux soins, mais aussi les défis qui restent à relever. L’histoire de l’Unité Mère-Enfant de Besakoa ne fait que commencer. L’avenir, lui, s’écrit avec chaque nouvelle vie qui y voit le jour.